Lettre aux amis de la confrérie de Saint Joseph – Novembre 2024

Le 7 novembre 2024

Chers amis de la confrérie de Saint-Joseph,

Nous voici entrés dans le mois plus particulièrement consacré à la prière pour les âmes du Purgatoire. Avant de vous proposer une méditation sur ce point pour nous inciter à prier pour elles, voici quelques nouvelles de la confrérie.

Nouveau site internet

Dans la lettre de liaison de février 2024, nous vous annoncions la mise en place d’une nouvelle version du site. En effet, depuis 2023, le site rencontrait diverses difficultés, notamment à partir d’avril 2023 l’impossibilité pour certains de faire des offrandes par l’intermédiaire du site. La conséquence a été l’épuisement du montant des offrandes à distribuer et l’impossibilité à court terme de faire dire des messes. Les tentatives pour corriger cettte situation ayant échouées, il a été décidé au début de cette année de changer de logiciel de gestion, ce qui a pu être réalisé en février. Depuis, les disfonctionnements observés disparus. Deo gratias !

Ce changement a été mis à profit pour apporter quelques améliorations au fonctionnement du site. Vous trouverez toutes les informations nécessaires dans la lettre de février 2024.

Offrandes de messes distribuées

Depuis la mise en service du nouveau site, le rythme des offrandes reçues a repris le rythme moyen observé depuis la création de la confrérie : pour les 12 mois écoulés (c’est-à-dire depuis novembre 2023), 375 messes ont pu être dites pour le repos des âmes du Purgatoire, dont 2 trentains et 2 neuvaines. Ainsi, le rythme d’une messe par jour en moyenne a pu être conservé. Soyez en tous remerciés.

Ce résultat est modeste comparé au nombre de messes reçues par certains organismes, mais l’objectif de la confrérie n’est pas la performance : il est d’augmenter le nombre de messes dites pour le repos des âmes du Purgatoire tout en aidant des prêtres financièrement dans le besoin, et surtout d’offrir des messes dites selon la forme traditionnelle.

Le mois des âmes du Purgatoire

Ce mois de novembre doit être pour nous l’occasion, non seulement de consacrer un peu plus de temps à prier pour le repos des âmes du Purgatoire, mais aussi de réfléchir à ce que nous pouvons faire pour elles. Dans son petit livre Comment éviter le Purgatoire, le père O’Sullivan o. p. indique les moyens suivants:

  • Faire dire des messes, assurément le moyen le plus efficace pour les soulager,
  • Assister au plus de messes possibles dans cette intention,
  • Réciter le rosaire et faire le chemin de croix,
  • Réciter de courtes prières à leur intention au cours de la journée.

Pour nous inciter à faire tout ce qu’il conseille, le père O’Sullivan expose ensuite tout l’intérêt que nous avons à agir ainsi. Car outre le soulagement que nous pouvons apporter aux âmes du Purgatoire, en retour ces âmes pourront intercéder pour nous et nous obtenir de très grandes grâces.

Étant donné que notre volonté à faire le bien est souvent déficiente, il est pertinent de bien connaître cet avantage que nous tirerons de cette dévotion aux âmes du Purgatoire.
Voici ce que dit le père O’Sullivan sur ce point :

CE QUE FONT LES SAINTES ÂMES CEUX QUI LES AIDENT

Saint Alphonse de Liguori dit que, bien que les saintes âmes ne puissent mériter pour elles-mêmes, elles peuvent nous obtenir de grandes grâces. Elles ne sont pas, à proprement parler, des intercesseurs comme peuvent l’être les saints, mais par la bienveillance de la Providence divine elles peuvent nous obtenir d’étonnantes faveurs et nous délivrer de maux, de maladies et de dangers de toutes sortes.

Il ne fait aucun doute, comme nous l’avons déjà dit, qu’elles nous payent mille fois de retour tout ce que nous faisons pour elles. Les faits suivants, que nous pourrions citer par centaines, suffiront à montrer la puissance et la générosité de leur amitié.

COMMENT UNE JEUNE FILLE A TROUVÉ UNE MÈRE

En France, une pauvre servante nommée Jeanne Marie entendit un jour un sermon sur les saintes âmes qui fit sur son esprit une inoubliable impression. Elle était profondément affligée à la pensée des souffrances intenses et incessantes que ces pauvres âmes enduraient, et était horrifiée de voir avec quelle cruauté leurs amis sur la terre pouvaient les négliger et les oublier.

Le prédicateur avait entre autres souligné que bien des âmes en réalité près d’être libérées — une seule messe suffirait à les délivrer — sont souvent très longtemps retenues, parfois pour des années, simplement parce que la der­nière prière nécessaire a été refusée, oubliée ou négligée !

Dans sa foi toute simple, Jeanne Marie résolut, quoi qu’il pût lui en coûter, de faire dire chaque mois une messe pour ces pauvres âmes et spécialement celles qui sont le plus près du Ciel. Elle gagnait peu et la promesse fut difficile à tenir, mais elle n’y manqua jamais.

Elle se rendit un jour avec sa maîtresse à Paris où elle tomba malade. La maladie dura malheureusement longtemps et sa maîtresse dut rentrer seule en espérant que sa servante puisse bientôt la rejoindre. Lorsque la pauvre fille fut enfin en état de quitter l’hôpital, tout ce qui lui restait de ses maigres gages était un .franc !

Que faire alors ? Vers qui se tourner ? La pensée lui traversa soudain l’esprit qu’elle n’avait pas fait dire sa messe mensuelle pour les saintes âmes. Mais il ne lui res­tait qu’un seul franc ! C’était à peine suffisant pour lui acheter de quoi manger. La confiance qu’elle avait dans les saintes âmes triompha cependant. Elle se rendit dans une église et demanda à un prêtre sur le point de célébrer une messe s’il voulait l’offrir pour les saintes âmes. Il y consentit sans jamais se douter que la modeste aumône était tout ce que possédait cette pauvre fille.

Après la célébration du Saint Sacrifice, notre héroïne quitta l’église. Elle se sentait désemparée et tout son visage exprimait sa tristesse. Un jeune homme, touché par sa détresse, lui de­manda ce qui n’allait pas et s’il pouvait lui être de quelque secours. Elle raconta brièvement son histoire et termina en disant combien elle désirait trouver du travail. La gentillesse avec laquelle le jeune homme avait écouté son histoire l’avait consolée et, sans trop savoir pour­quoi, elle reprit confiance.

« Je suis ravi de pouvoir vous venir en aide, lui dit-il. Je connais une dame qui en ce moment même est à la recherche d’une servante. Venez avec moi. » Il la conduisit jusqu’à une maison non loin de là et l’invita à tirer la son­nette en l’assurant qu’elle trouverait là du travail.
La dame de la maison vint ouvrir et demanda à Jeanne. Marie ce qu’elle désirait. « Madame, dit-elle, on m’a dit que vous cherchiez une servante. Je suis sans travail et je serais heureuse d’obtenir cet emploi. »
Très étonnée, la dame répondit :
« Qui donc a pu vous dire que j’avais besoin d’une servante ? J’ai dû renvoyer ma bonne sans préavis il y a quelques minutes à peine. Est-ce elle que vous avez rencontrée ? »
« Non, Madame, la personne qui m’a informée que vous cherchiez une servante était un jeune homme. »
« C’est impossible, s’exclama la dame. Aucun jeune homme, et en fait personne, ne pouvait savoir que je cherchais une servante. »
« Mais Madame, répondit la jeune fille tout excitée en montrant du doigt un cadre accroché au mur, c’est ce jeune homme-là qui me l’a dit ! »
« Voyons, mon enfant, c’est le portrait de mon fils unique qui est mort depuis plus d’un an ! »
« Mort ou non, Madame, affirma la jeune fille avec conviction, c’est bien lui qui m’a dit de venir vous voir et il m’a même conduite jusqu’à votre porte. Regardez, il a une cicatrice au-dessus de l’œil ; je l’aurais reconnu n’importe où ».

Elle raconta ensuite toute son histoire et comment, avec son dernier franc, elle avait fait offrir une messe pour les saintes âmes du Purgatoire, spécialement celles qui sont le plus près de monter au Ciel.
Enfin convaincue que Jeanne Marie lui avait dit la vérité, la dame la reçut en ouvrant les bras. « Venez, dit-elle, non pas comme servante, mais comme ma chère fille. Vous avez envoyé mon fils bien-aimé au Ciel. Je suis certaine que c’est lui qui vous a amenée à moi. »

UNE AVENTURE DANS LES APENNINS

Un groupe de prêtres avaient été appelés à Rome pour traiter d’une affaire grave. Ils étaient porteurs de docu­ments importants et d’une forte somme d’argent qu’ils de­vaient remettre au Saint-Père. Conscients du fait que les monts Apennins qu’ils devaient traverser étaient infestés de bandits, ils choisirent avec soin leur conducteur. À cette époque, il n’y avait ni train ni tunnel pour traverser les montagnes. Ils se placèrent sous la protection des saintes âmes en décidant de réciter pour elles toutes les heures un De Profondis.

Ils avaient atteint le centre des montagnes lorsque le conducteur poussa un cri d’alarme et lança les chevaux au grand galop. Regardant autour d’eux, les prêtres aperçurent des bandits embusqués des deux côtés de la route, armés de fusils et prêts à faire feu. À leur grand étonnement, aucun coup de feu ne fut tiré. Ils étaient pourtant entièrement à la merci de ces sauvages bandits. Après une heure de course effrénée, le conducteur s’arrêta et dit en regardant les prêtres : « Je ne comprends pas comment nous avons pu nous en sortir. Ces desperados n’épargnent ordinairement personne. » Les pères étaient convaincus qu’ils devaient leur salut aux saintes âmes, un fait qui fut par la suite confirmé sans le moindre doute.

Leur mission accomplie, un des prêtres demeura dans la Ville Éternelle où il fut nommé aumônier d’une pri­son. Peu de temps après, on captura un des plus féroces bri­gands de l’Italie. Condamné à mort pour une longue série de meurtres, il attendait son exécution dans cette prison. Dans le but de gagner sa confiance, l’aumônier lui raconta quelques aventures qu’il avait lui-même vécues et, finalement, comment ils avaient échappé à ces bandits dans les Apennins. Le criminel manifesta le plus grand intérêt pour cette histoire. À la fin, il s’écria :

« C’était moi le chef de cette bande ! On savait que vous aviez de l’argent et on était bien décidés à vous tuer tous. C’est une force invisible qui nous a empêchés de tirer, ce qui serait certainement arrivé si on avait pu le faire. »

L’aumônier raconta alors au brigand comment ils s’étaient placés sous la garde des saintes âmes et que c’est à leur protection qu’ils devaient leur délivrance. Le bandit n’eut aucune peine à le croire. En fait, cela rendit sa conver­sion très facile. Il mourut dans un profond repentir.

Que ces deux exemples nous incitent à avoir une plus grande dévotion envers les âmes du Purgatoire, spécialement en ce mois qui leur est consacré.

Yves de Lassus